Voiles, Gréement, plan de pont... :
Peu de modifications ont été apportées au bateau de ce
point de vue.
Voiles : on navigue couramment avec le "vieux" jeu de voiles en
dacron, pas très performant mais bien solide. En cas de besoin le deuxième jeu
est disponible au fond d'un coffre.
Gréement : rien de spécial, tout est d'origine. On a cherché longtemps
un moyen de capeler le bas étai, avant de finalement l'amarrer en arrière des
haubans après l'avoir gainé dans sa partie haute. De cette façon il ne rague
pas contre le mat ni les haubans et peut être installé en quelques minutes à
l'aide du ridoir à volant. Voir la photo ci-contre...
Plan de pont : le plan de pont du First 35.7 est assez simple, toutes les
manœuvres reviennent au cockpit sous le faux-roof et sont réglées depuis deux
batteries de 8 coinceurs Spinlock de part et d'autre de la descente. Un bon
démontage et graissage des renvois, du Téflon dans les coinceurs, bref de
l'entretien courant en réalité. Nous avons ajouté deux lignes de vie en
sangle - avantages : ne roule pas sous les pieds et ne s'oxyde pas (donc pas de
coulures de rouille sur le pont) - inconvénient : plus fragile et donc nécessite
une surveillance minimum.
Divers : deux grosses boules de défense nous servent souvent pour
déhaler la jupe dans les manœuvres de port et protéger la coque contre
certains quais un peu agressifs, le plus pénible c'est de les stocker - nous
les suspendons sur la jupe arrière, elles sont ainsi "prêtes à
l'emploi".
Sécurité :
Un radeau de survie Classe II 8 personnes en sac acheté
d'occasion a été ajouté. A posteriori on s'est rendu compte que ce n'était
pas une bonne solution car avec l'âge les révisions deviennent de plus en plus
chères, cette année elle nous a coûté la bagatelle de 350 Euros...
Aujourd'hui je pense qu'on achèterait neuf un 6 places en container. Nous avons
un gilet automatique avec harnais et une lampe flash brassard au Xénon chacun.
L'équipement de sécurité du bateau est celui de la 2e catégorie avec
quelques extras : un troisième extincteur, une pharmacie gonflée et adaptée
au parcours...
J'oubliais... une corne de brume de stade de foot pour se faire entendre dans le
brouillard sans perdre la voix...
Mouillage :
Assez peu de modifications aussi pour cette partie.
Guindeau : celui monté sur le bateau fait 1000 W, à l'usage cela semble
suffisant. Il a été démonté, graissé, huilé et les connexions électriques
du moteur ont été refaites. On a aussi ajouté un deuxième relais pour la
descente ainsi qu'une télécommande étanche sur le pont. Le seul
"hic", comme sur bien des bateaux, le puit de chaîne est en pente et
à la remontée celle-ci s'accumule vite sous le davier au lieu de glisser vers
le fond. Au bout d'un certain temps cela bloque le guindeau, il faut donc la
ramener à la main vers le fond de la bail en permanence.
Mouillage principal : une ancre CQR de 35 livres (légèrement
surdimensionnée mais on ne s'en plaint pas) et 50 m de chaîne de 10 mm
étaient à bord. Nous y avons épissé 50 m de câblot 8 torons de 18 mm.
L'avantage de l'épissure, hormis le fait que c'est très joli, est qu'elle
n'altère pas la résistance du cordage, contrairement aux noeuds, et qu'elle
passe facilement dans les chaumards et autres. Par contre si vous êtes
débutant en matelotage comme nous il vous faudra quelques schémas et plans
ainsi qu'un peu de patiente pour acquérir le coup de main...
Mouillage secondaire : une ancre Brittany de 12 kg et deux tronçons de
15 m de chaîne de 8 mm sont stockés dans un des coffres de cockpit avec les
accessoires qui vont bien (câblot, mousquetons et manilles). Les caisses
plastiques achetées et essayées successivement ont toutes rendu l'âme alors
on utilise des sacs bien costauds en toile épaisse pour promener le tout sur le
pont.
Divers : on a aussi confectionné deux épissures sur oeil inox sur deux
morceaux de aussière. Cela permet à l'aide d'une manille de ce connecter à la
chaîne de l'ancre, de soulager le guindeau au mouillage et de limiter les
bruits lorsque la chaîne se met sous tension. En fait c'est une griffe de
mouillage à l'économie... ! En voici l'illustration :
Enfin, à l'aide d'un petit buzzer des chez nos amis de Selectronic (voir liens) connecté à la sortie alarme du GPS. Cela nous donne une bonne alarme de mouillage, je déroule le fil et je pose le boîtier sur l'oreiller, en cas de dérive impossible de rester les yeux fermés ! Le plus dur c'est encore de savoir quel cercle d'évitage/d'erreur on configure sur le GPS - je le fait varier entre 0,03 et 0,05 mile nautique.
Équipement de navigation et électronique :
Centrale : la centrale de navigation d'origine a été conservée, c'est la première fois que j'utilise du matériel Brooks & Gatehouse, je dois dire que pour l'instant je comprends que les prix soient aussi élevés ; question fiabilité il n'y a pas grand chose à redire. Je me suis contenté de refaire les joints silicone des cadrans en applique, et j'en ai profité pour pulvériser un hydrofuge. Pour le pilote, j'ai soigneusement graissé la connectique, le vérin et la pompe. Un bémol au sujet du pilote, j'aurais aimé qu'il soit équipé d'un gyro., on verra plus tard si on regrette cet investissement malgré tout important - globalement ce Pilote Network éléctro-hydraulique fonctionne pas mal. Le speedo est un vieux système à roue à aubes et il s'encrasse en permanence, même en naviguant beaucoup, alors j'ai recouvert les deux sondes d'antifouling spécial vendu chez les ship, j'espère que ça va marcher, j'en ai marre de plonger tout le temps où d'inonder le carré! Enfin, j'ai essayé de connecter la centrale au PC pour avoir sur l'écran Maxsea tous les paramètres mais le système Network est vieux et pas mal d'infos ne sont pas exportables au format NMEA183, donc j'ai renoncé et je me contente du cadran multifonctions de la table à cartes.
Navtex : aucune modification apportée ; plus on est au large mieux ça marche mais ça tout le monde le sait. J'essaie aussi de recevoir les messages Navtex sur le PC vie la BLU mais pour l'instant je n'ai pas réussi.
GPS : je l'ai interfacé avec le PC pour importer la
position sous Maxsea, j'ai séparé son alimentation des autres appareils afin
de pouvoir le faire fonctionner de façon indépendante (la nuit au mouillage
par exemple). C'est du vieux matos mais ça marche !
A noter que j'ai remis en service un vieux GPS fixe en cas de panne du premier
et que le téléphone Thuraya possède aussi cette fonction. Sans être
complètement esclave du GPS, je considère que la position c'est quand même
l'info la plus importante à bord.
PC : on a acheté un petit portable Toshiba pour environ 400 Euros. Il tourne sous Windows 98 SE (il paraît que cette version est bien déboguée... ???). 128 Mo en mémoire RAM suffisent pour la version 7.3 de Maxsea et les autres applications. Pour 44 Euros j'ai trouvé chez Selectronic (voir liens) un petit convertisseur DC/DC qui peut alimenter presque tous les portables, ça marche au poil et la consommation plafonne à 3,5 A écran allumé, batterie en charge et lorsque le disque dur "travaille" - à noter qu'on gagne quasiment 1 A lorsque l'écran s'éteint, il ne faut donc pas hésiter à configurer une veille avec "écran noir" sous Windows. J'ai aussi acheté un duplicateur de port USB (de plus en plus de périphériques utilisent ce port : appareil numérique, souris, Palm...) et j'ai installé un combo DVD/RW. Pour fixer le PC à bord, j'ai trouvé un truc au poil inspiré des divers forums que je consulte ; j'ai démonté un des panneaux de la table à carte, glissé le bestiau au fond après avoir collé du velcro sur le support et le fond du PC - même à l'envers il ne tombe pas et en plus ça absorbe (un peu) les vibrations... voyez plutôt :
Pour terminer voici une petite liste des utilisations du PC à
bord ;
- Navigation avec Maxsea.
- Logiciels de marées (bien que cela serve peu en Méd..).
- E-mail et tenue à jour de site Internet (voir la partie sur le téléphone
satellite).
- Infos météo sur internet.
- Décodage des bulletins météo et infos diverses via NavtMsgs (messages Synop,
RTTY, fax et Navtex, rien que ça... ! J'y reviendrai plus loin avec la BLU).
- Dictionnaires divers qui peuvent rendre bien des services.
- Comptes de croisière (c'est important !!!).
- Stockage des photos numériques avant archivage sur CD.
- Un bon DVD lorsque la pluie tombe à l'horizontal...
- Bureautique divers... vous voyez qu'aujourd'hui avoir un PC à bord ce n'est
plus un luxe et ça rend un paquet de services... Attention
quand même, garder en mémoire que c'est pas fait pour et ça n'aime pas
vraiment l'environnement nautique, quand je vois la violence des chocs du bateau
dans une mer formée, je me demande combien de temps le disque dur va tenir...
Il faut absolument pouvoir s'en passer à tout moment en ce qui concerne les
aspects navigation et sécurité.
VHF : rien de spécial, j'ai ajouté un switch intérieur/extérieur et un HP dans le cockpit pour laisser siester Virginie en paix. Le combiné peut se connecter dans le cockpit ce qui rend service dans un port pour dialoguer avec la capitainerie ou autres. On s'est aussi offert une VHF portable pour la sécurité mais aussi pour pouvoir communiquer facilement avec un équipier sur le port ou à terre. En fait ça sert beaucoup pour communiquer avec les ports à l'arrivée.
Cartographie et documents nautiques : pour assurer le coup et vu ce qui précède, nous avons acheté l'intégralité des cartes couvrant la zone de navigation à l'échelle en général du 300.000 - cela permet d'assurer un atterrissage en toute sécurité en conjonction avec les guides Inmray en cas de panne informatique. Les cartes proviennent du Shom ou de la base de données Sail The World (cartes de la NOAA). Nous avons aussi la collection complète des guides Inmray traduits en Français et édités par Loisirs Nautiques ; ce sont des bibles !!! Certains disent qu'ils sont mal traduits... on verra mais bien qu'assez à l'aise en anglais le français reste ma langue maternelle alors quand il faut lire et comprendre vite... Pour le reste, beaucoup de temps passé sur des forums Internet à discuter et glaner des infos et les revues nautiques.
BLU : je fais partie de ceux qui croyaient que la BLU est un truc de pros et que pour s'en servir il faut être radioamateur éclairé... et bien non pas du tout. Un long thread sur STW m'a convaincu d'essayer et en quelques semaines je me suis pris au jeu et j'ai commencé à décoder des bulletins météo et des observations Synop depuis notre appartement au pied de la butte de Montmartre au deuxième étage... Ca marche, rien à dire. Un poste assez bas de gamme, en réception seulement (disponible chez tous les ship), quelques quarts d'heures au téléphone avec un STW'iste averti (merci encore pour tes conseils Roger), un câble pour relier la sortie de la BLU à l'entrée micro du PC, installation de NavtMsgs et SeaTTY et en route. Aujourd'hui je reçois en général sans problèmes les bulletins météo de Hambourg et les observations Synop. Je continue à explorer le Fax et le Navtex et je vous tiendrai au courant dans le journal de bord. Le point clé c'est que c'est de la météo disponible souvent, gratuitement et surtout partout en Méd. d'après Roger...
Terminal Thuraya : merci Mat pour ce petit joujou... n'ayant pas eu à acheter le téléphone il a suffit d'activer une ligne en achetant une carte SIM et des cartes prepaid. En ville c'est nul sauf si on prend un abonnement GSM/satellite mais en mer, en mode sat., ça marche au poil (on dispose d'une boîte vocale, de SMS et tout comme un GSM). La qualité audio est comparable au GSM (avec un décalage de temps quand même), le combiné est là aussi de la taille d'un GSM d'il y a quatre ou cinq ans. On a acheté un chargeur 12 V et le kit data/fax qui permet de se connecter au web, d'envoyer/recevoir des e-mails n'importe où (attention, le débit n'est que de 9600 bauds donc e-mails de texte exclusivement) : temps moyen constaté ; 2 min 30 sec pour recevoir 7 messages, temps de connexion au serveur compris ça nous parait très raisonnable... Coût vers la France en voix : 0,88 USD/min. Un dernier point, il vous faut un point d'accès international pour vous connecter à votre serveur mail, les numéros en 08... ne passent pas en mode satellite.
Divers : un "hub" de prises allume-cigare 12 V pour recharger VHF, projecteurs, téléphones, alimenter BLU... et accessoirement les GSM des copains en visite, ça sert à tout !
Energie :
On fait pas mal de moteur en Méditerranée
donc on recharge souvent les batteries. Pour l'électricité à bord, nous avons
opté pour la solution suivante :
1 parc de batteries de servitude de 4 x 105 Ah.
1 batterie moteur + guindeau de 100 Ah.
1 panneau de 55 Watts, bien orienté il débit plus de 3 ampères, ça marche au
poil ce truc là, pas de bruit et pas de pollution, de l'énergie vraiment
écolo. !
1 hydrogénérateur, on balance la petite hélice à l'eau et hop, jusqu'à 8/10
ampères quand le bateau avance bien (7/8 noeuds quand même), en acceptant de perdre 1 petit noeud quand
même dans ces conditions, mais là aussi c'est écolo, sans entretien et
surtout sans bruit.
Pour l'instant tout cela fonctionne à merveille et suffit à notre
consommation, allez soyons honnêtes on passe encore quelques nuits au port
avec le chargeur branché...
En ce qui concerne les gros mangeurs de courant électrique, ils sont connus ; frigo et pilote,
puis PC et éclairage.
Concernant le moteur, j'ai hésité longtemps en rêvant devant les systèmes de
recharge dits "intelligents" à trois états avec alternateur sur-puissants...
pour finalement conserver celui d'origine, de 60 A. Par contre je l'ai un peu
bidouillé pour doper la recharge quand cela s'avère nécessaire - un simple circuit
pour "tromper" le régulateur en lui montrant une tension plus basse
aux batteries et on fait passer le courant de charge de 17 à 30 ampères. Ca
permet de recharger plus vite si besoin est. Je peux fournir le plan à qui veut
mais ça traîne déjà dans tous les forums ce genre de truc ! Attention quand
même à ne pas lobotomiser les batteries moteur, qui elles ont rarement besoin
de tant de courant. Pour enrayer ce risque, j'ai un simple disjoncteur qui me
permet de couper la charge de la batterie moteur à la sortie du répartiteur.
Enfin, le gestionnaire de batterie, indispensable pour mesurer les ampère-heure
qui sortent, qui rentrent, et le vrai état de charge des batteries - c'est un
instrument pas bien compliqué à installer et qui permet véritablement de
gérer l'énergie électrique à bord (au passage il permet aussi de vérifier
que les systèmes de recharge fonctionnent convenablement).
On verra le bilan après 8 mois mais on espère bien tenir la route avec tout
ça !
Chauffage :
Bien pratique pour les nuits d'avril et on pense surtout en
octobre et novembre au retour...
Nous avons acheté d'occasion un chauffage au Kerdane avec deux sorties d'air
chaud, l'une dans la descente et l'autre dans la cabine double arrière.
Au coût d'achat il a fallu ajouter 4 m de gaine, 4 m d'isolant (ce n'est pas
indispensable mais je le conseille...), 1 m de tube pour la sortie des gaz
brûlés, 2 diffuseurs et un réservoir de 5 litres - budget global de
l'installation : 650 Euros. Le chauffage est installé dans le grand coffre
tribord de cockpit et l'échappement dans le cockpit, ce qui n'est pas au top,
par vent arrière ça sent un peu dans le carré... !!!!
Globalement c'est un bon investissement car la sensation de chaleur est réelle
et surtout c'est une chaleur sèche.
Le carburant s'achète par bidons de 20 litres en grande surface, pour 20/30
Euros selon les coins et les marques.
Points positifs ;
=> ça fonctionne vraiment bien une fois que c'est lancé (voir ci dessous).
=> consommation en carburant très faible (le constructeur donne 0,12 litre
par heure).
Points négatifs ;
=> il faut compter 10/15 min avant que l'air soit vraiment chaud en sortie.
=> une bonne petite odeur au démarrage mais qui disparaît ensuite.
Voici l'installation à bord, le chauffage lui même dans le coffre arrière avec les gaines isolées, la sortie de cheminée dans le cockpit et les sorties d'air chaud :
Divers :
Tapis : Virginie nous a trouvé un tapis en jonc de mer
qui protège les planchers et personnalise un peu le bateau. Ca coûte vraiment
pas cher et c'est assez agréable.
Table de cockpit : indispensable mais alors quand on voit le prix d'une
table pliante en teck chez un shipchandler on a plutôt envie d'aller s'acheter
une scie et des clous chez Casto... c'est ce que j'ai fait, et pour une
cinquantaine d'Euros nous avons une table en CP marine vernie, elle n'est pas
d'une robustesse à toute épreuve mais on espère bien qu'elle tiendra le
voyage !
Douches solaires : 20 litres d'eau chaude pour la douche et se rincer
après un bain d'eau de mer, sans énergie (toujours ce côté écolo. !) - la
douche solaire c'est le pied, on en a deux à bord.
Moteur Hors-Bord : une super affaire, un 3,5 CV en parfait état pour 200
Euros. Nous avons complété la panoplie avec quelques pièces de rechange,
nettoyé le circuit de refroidissement, graissage et un coup de peinture et le
voila comme neuf. Voir les liens de puces nautiques, on en trouve à la pelle...
Autonomie : pour l'eau nous avons à bord de jerricans de 20 litres
chacun en complément des réservoirs. pour le carburant (gasoil), 35 litres en
plus du réservoir moteur (à peu près 65 heures de moteur au total au régime
de croisière).
Dictaphone : un petit enregistreur numérique où à cassettes est très
utile - il permet d'enregistrer les bulletins météo et de les décoder
ensuite, ce qui est particulièrement intéressant lorsque ledit bulletin est en
italien, grec... ou même en anglais.
Voici un petit tour d'horizon de la préparation du bateau, ceux qui souhaitent en savoir plus ou partager leur expérience sont les bienvenus !