Retour au pays des JO...

Date Étape et conditions La vie à bord, et ailleurs...
Mardi 24 août Marmaris - Rhodes, 25 MN, vent d'W SW 5 puis fraîchissant 20 nœuds, mer agitée, beau temps. Nous profitons d'un dernier mouillage en Turquie pour nous baigner... pas longtemps car en une demi-heure plusieurs caïques et de nombreux bateaux arrivent. Nous quittons donc notre crique devenue bruyante pour Rhodes. Le vent rentre assez rapidement, 1 ris puis 2... le bateau marche bien et nous rallions rapidement la Grèce. Arrivée à Mandraki, une fois de plus la galère pour trouver une place, le personnel du port toujours très peu coopératif, nous finissons en deuxième rang, contents d'êtres enfin amarrés...
Mercredi 25 août Rhodes, beau temps. Formalités, nouvel amarrage, préparation de l'accueil des parents d'Olive... et les retrouvailles après ces quelques mois. Le tout bien arrosé !!!
Jeudi 26 août Rhodes - Lindos, 25 MN, vents variables 5 à 15 nœuds, mer belle, beau temps. Départ venté de Rhodes, au travers. Puis le vent mollit, passe au sud... un temps méditerranéen !!! Nous terminons la journée au moteur et gagnons Lindos juste à temps pour la baignade. Une bonne taverne plus tard, tout le monde est au lit pour préparer la longue navigation de demain.
Vendredi 27 août Lindos - Karpathos, 58 MN, vent d'W variables de 5 à 23 nœuds, mer agitée puis calme, beau temps. Départ vers 6h00 du matin, il y a de la route à faire. Le vente monte sur la pointe sud de Rhodes, jusqu'à un bon force 5 et dans le nez... Un peu de patience, il adonne et finalement nous nous offrons quelques heures à plus de 7,5 nœuds de moyenne. Le vent nous abandonne ensuite et c'est notre ami Volvo qui nous ramène au port après une bonne halte baignade ! Vers minuit le vent monte brusquement, 10, 15, 25 puis 35 nœuds, le clapot se forme dans le port qui devient intenable. Branle bas de combat, tout le monde est sur le pont - le mouillage tient bon mais le ressac est dangereux, nous décidons d'aller mouiller plus loin sous un îlot. Une heure plus tard tout le monde est couché malgré le vent qui souffle encore fort, le mouillage tient parfaitement dans le sable, seul souci : l'ordinateur est planté... adieux logiciel de navigation, météo, e-mail... Olive passe une partie de la nuit a essayer de résoudre le problème, sans succès.
Samedi 28 août Karpathos - Kassos (Ormos Khelatrones), 27 MN, vent d'WNW 15 nœuds, mer agitée, beau temps. Départ matinal une fois encore, la mer est maniable puis forcit, ces endroits sont décidément conformes à ce que l'on en dit... Nous avons sorti les cartes papier, la règle de Cras et le compas pointe sèche, retour à une navigation plus traditionnelle, la technique a montré ses limites ! Le vent refuse, nous décidons donc de relâcher dans une baie bien protégée au sud de Kassos. Paysages magnifiques, entre falaises et eaux turquoises, il n'y a que ce vent violent en rafales pour troubler la magie des lieux.
Dimanche 29 août Kassos : Ormos Khelatrones - Fri, 10 MN, vent d'WNW 15 à 20 noeuds, mer forte, beau temps. Tout le monde debout à 6h00 pour aller en Crête... Nous renonçons rapidement : la mer est dangereuse, l'eau recouvre le pont en permanence, un hublot cassé prend l'eau, la descente est inondée... bref personne n'a envie ! Nous nous dirigeons vers le port de Fri en espérant y trouver un bon abri et quelques distractions en attendant un temps plus clément. Nous nous consolons vite, l'endroit est très bien, de bonnes tavernes, un village sympa avec tout ce qu'il faut pour patienter quelques temps, comme tous nos voisins plaisanciers d'ailleurs !
Lundi 30 août Kassos, beau temps. Impossible de bouger aujourd'hui, la mer est toujours forte et aucune amélioration n'est prévue. Nous louons un quad et un scooter et partons explorer l'île. Une super balade au milieu des montagnes arides, nous rentrons couverts de poussière mais bien contents. Un rapide point météo laisse entrevoir la possibilité de passer vers la Crête mercredi.
Mardi 31 août Kassos, beau temps. Toujours le même refrain météo... Cette fois ci nous optons pour la plage, le bricolage et les balades. Olive progresse sur le PC et après quelques heures de travail nous récupérons notre précieux allié informatique ! Point météo du soir : certaines sources confirment le créneau de demain, d'autres prévoient un renforcement du vent... Nous décidons de nous lever tôt et de partir si la mer semble calmée.
Mercredi 1 septembre Kassos - Crête (Sitia), vent d'WNW 20 à 25 nœuds, mer forte, beau temps. Jour J, nous tentons le passage du fameux détroit. Le vent est stable au départ et nous permet d'avancer sous 2 ris et un morceau de génois. Puis le vent refuse, la mer nous vient quasiment de face, il faut se faire aider du moteur. La route sera longue sous grand voile arisée et au moteur en prenant quelques bons paquets de mer et avec des conditions franchement désagréables en passant la pointe de la Crête. Mais il en faut plus pour effrayer Télémaque qui finit par pointer son étrave dans le port de Sitia sans dommages. Amarrage en douceur, sieste et une bonne taverne avant de prendre un repos bien mérité.
Jeudi 2 septembre Sitia, beau temps. Coup de vent annoncé, papa fonce louer une jolie voiture un peu "tape-cul" et en route pour enfin découvrir la Crête. Nous visitons le site de Malia, de Lato, quelques villages mais tout ferme vers 15h00 alors que nos appétits de culture sont loin d'êtres rassasiés ! Retour à bord pour le point météo et dîner.
Vendredi 3 septembre Sitia, beau temps. Tentative de départ, vite avortée : une mer croisée se mêle à la houle de 2 mètres... Une mer "casse bateau" avec le vent de face, bref rien de réjouissant - nous préférons une fois encore la campagne de Crête. Départ pour Ierapetra (un peu décevant), balade dans la plaine du Lassithi (très beau) avant de regagner Héraklion pour une dernière soirée avec les parents et une nuit à l'hôtel - c'est la deuxième fois que nous abandonnons ainsi Télémaque depuis le départ.
Samedi 4 septembre Sitia, beau temps. Visite d'Héraklion, églises byzantines, musée d'archéologie, marchés... Puis nous déposons les parents d'Olive à l'aéroport et nous retrouvons de nouveau tous seuls ! Nous rentrons sur Sitia et visitons Moni Toplou avant un sympathique barbecue avec nos amis suisses et anglais.
Dimanche 5 septembre Sitia, beau temps. Journée technique, nettoyage, bricolage et repos... en attendant toujours une accalmie du vent. Nous envisageons un pèlerinage avec d'autre plaisanciers... La météo, de son côté n'annonce toujours rien de bon. Nous prévoyons de rester encore demain.
Lundi 6 septembre Sitia, beau temps. RAS, stand-by météo.
Mardi 7 septembre Sitia, beau temps. RAS, stand-by météo.
Mercredi 8 septembre Sitia, beau temps. RAS, stand-by météo.
Jeudi 9 septembre Sitia, beau temps. RAS, stand-by météo.
Vendredi 10 septembre Sitia, beau temps. Soirée cinéma, "Le roi Arthur" en VO (heureusement) dans le grand cinéma de Sitia... un film qu'on ne vous recommande pas vraiment mais la soirée fut distrayante !
Samedi 11 septembre Sitia, beau temps. Nous réunissons tous les plaisanciers coincés à Sitia autour d'une table, menu et soirée organisés par Virginie, Ginette et René, une bonne soirée bien arrosée...
Dimanche 12 septembre Sitia, beau temps. On espère une accalmie alors on commence à préparer le bateau et on croise les doigts...
Lundi 13 septembre Sitia - Spinalonga, 24 MN, vent d'WNW 15 à 35 nœuds, mer agitée à forte, beau temps. Les bulletins météo convergent, pour une fois et annoncent des vents entre 4 et 6, nous décidons de profiter de la tendance à la baisse pour enfin nous extraire de Sitia et aller vers l'ouest. Départ avant midi, la mer est rapidement inconfortable et le vent parfaitement face à nous. Nous progressons au moteur, le pont est balayé par les embruns mais la vitesse atteint quand même les 5 nœuds. Nous nous rendons vite compte que dans ces conditions nous n'irons pas loin... Ce sera donc Spinalonga et sa grande lagune pour la nuit - en approchant les rafales deviennent de plus en plus violentes jusqu'à 35 nœuds, la mer se calme enfin et nous trouvons un mouillage très sympa tout près de l'ancienne léproserie. Fin d'après-midi calme et réparateur...
Mardi 14 septembre Spinalonga - Héraklion, 35 MN, vent WNW 10/15 nœuds, mer agitée, beau temps. Cette fois ci nous décidons de passer avant le vent... Réveil à 6h00 et départ dans la foulée. La beauté du levé de soleil compense a fraîcheur du matin. La mer ne s'est pas calmée mais il y a du mieux, le vent est maintenant raisonnable, même s'il est toujours bien de face. Nous taillons donc la route vers la capitale de la Crète que nous atteignons vers 14h00. Virginie s'engage alors dans une joute sans merci avec nos amis les "coastguards" pour obtenir une place dans la minuscule marina. Pendant ce temps Olive fait des ronds dans l'eau... Finalement, nous passerons la nuit au quai desdits coastguards, pas vraiment l'idéal mais on ne s'en plaint pas. Nous croisons d'autres personnes qui nous confirment une fois de plus que la marina d'Héraklion est gérée par une bande d'incapables voire pas gérée du tout, avis aux amateurs - le quai théoriquement destiné aux voiliers est un pan de béton mal fini, secoué par le ressac et loin de tout, préparez des défenses en conséquence si vous vous y arrêtez...
Mercredi 15 septembre Héraklion - Rethymon, 36 MN, vent d'W environs 5 nœuds, mer peu agitée, beau temps. Départ de bonne heure cette fois encore, nous assistons de nouveau à un superbe levé de soleil. La mer se calme de plus en plus et les signes sont encourageants, le gros temps est bien passé ! Nous amarrons Télémaque dans le port de plaisance en cours d'achèvement et sac au dos partons explorer la ville. Une fois passé les myriades de cafés, restaurants et autres boutiques à touristes du front de mer la ville est agréable. De nombreuses ruelles s'entrecroisent et le parc< de la citadelle est une balade sympa (un peu cher quand même ; 3 euros pour ne voir aucun monument ni ruine c'est cher...)
Jeudi 16 septembre Rethymon - La Canée, 32 MN, vent d'WNW environs 5 nœuds, mer belle, beau temps. 6h00... tout le monde debout ! Ca devient une habitude qui ne plait que moyennement à Olive mais c'est la seule solution pour progresser contre vent et mer dans de bonnes conditions. Alors au boulot, un café, un bol de céréales et départ moteur, largué les amarres, le GPS et le pilote feront le reste ! Nous passons la base militaire du sud de la Grèce sans nous faire éperonner par un sous-marin distrait, tout va bien ! Tiens, un message PAN PAN... ils sont à la recherche d'un voilier blanc parti du Pirée depuis quelques jours... c'est pas nous ! Arrivée à La Canée vers midi, nous tombons sous le charme des vieux quartiers vénitiens et du port. Le phare d'origine turc est superbe, un peu penché comme la tour de pise, ils semble que sa restauration commence à peine. Mais le chronomètre tourne encore trop vite et un coup de vent nous rattrape une fois de plus. Après consultation des différentes météo la seule fenêtre pour traverser le fameux détroit de Cythère est la journée de demain... A regrets, nous appareillons donc après le dîner pour rejoindre le Péloponnèse avant la tempête. Tout se déroule bien à bord, premiers quarts, et vers 01h00 du matin la météo grecque nous sort un avis de coup de vent de son chapeau magique, il reste alors plus de 60 miles avant notre destination. Nous choisissons donc l'option sage, celle qui consiste à faire demi-tour pour attendre de meilleures conditions... Et voila comment on passe une nuit blanche, 46 MN, et beaucoup d'énergie dépensée, pour revenir au point de départ... Olive est dépité !!!!
Vendredi 17 septembre La Canée, beau temps. Le coup de vent n'arrive pas... Ca énerve Virginie qui aimerait le voir déjà derrière nous... mais rien ne se passe... Pire, un couple de français arrive du Péloponnèse et nous annonce avoir eu des conditions assez stables... Balades, courses, bricolages et travaux d'entretien pour passer la rancœur. Le soir, enfin apaisés, nous souhaitons l'anniversaire de Virginie dans un restaurant installé dans une vieille demeure vénitienne qui n'a plus de toit, superbe cadre et un interrupteur électrique magique qui fait taire les grillons (il s'agit en fait d'éteindre les gros spots qui leurs font croire qu'on est en plein jour !!! La valse des serveurs venant éteindre toutes les 5 minutes lorsque plus personne ne peux en placer une est assez marrante).
Samedi 18 septembre La Canée, beau temps. Bon Anniversaire Virginie, 32 printemps aujourd'hui !!! Grasse matinée bien méritée, balades et dîner avec Dominique et Marie-Laure.
Dimanche 19 septembre La Canée, beau temps. Stand-by météo, encore et encore... ! Visite du musée naval de La Canée (très bien), repos et balades. Nous attendons qu'Éole et Poséidon se mettent d'accord et nous fassent savoir notre date de départ !
Lundi 20 septembre La Canée - Cythère (Capsali), 62 MN, vents de NE à SE 5 à 15 nœuds, mer agitée, beau temps se couvrant. Cette fois ça devrait passer, la météo nous annonce 5 à 6 au NE, alors on se prépare et appareillage à 9h00 pour arriver avant la nuit. Les 15 derniers miles en Crète se font au moteur, puis la mer se forme et le vent rentre. Halte au diesel et place au vent. Nous reprenons goût au bateau à voile et retrouvons des sensations oubliées depuis presque trois semaines ; naviguer à la voile avec un vent maniable, quel bonheur !!! 5,5 puis 6 et même 7 nœuds, Télémaque passe tout seul sur l'eau et la moyenne augmente. Arrivée à Cythère sous un ciel de tête, pas bon pour la suite mais c'est tout ça de fait ! Il est 19h30 et le bateau est amarré à Capsali, un superbe petit port au sud de l'île.
Mardi 21 septembre Cythère - Porto Kayio, 32 MN, vents de NW 5 à 15 nœuds, mer agitée, temps couvert avec éclaircies. C'est l'automne, la dépression est là ; orages violents, déluge de pluie... l'eau du port devient verte, puis marron et charrie feuilles et branchages. Depuis le hublot, nous voyons deux torrents de boue dévaler la montagne et se déverser dans la baie, impressionnant ! Tout l'appareillage électrique a bien sûr été débranché, mais le bilan est lourd sur Télémaque : à l'intérieur, tout a tenu, quasiment pas de fuites sauf le joint du compas de cloison qui nous a produit quelques verres d'eau douce ! A l'extérieur c'est nettement plus critique : le tableau électrique du moteur a reçu de l'eau, les instruments électroniques aussi, deux sont complètement inondés et HS, un filet de sac à pommes de terres s'est coincé dans l'hélice. Malgré tout cela, la météo de 13h00 prévoie une  amélioration, combatifs nous décidons d'appareiller pour Porto Kayio, à 30 miles de là. Navigation dans une mer formée mais maniable, avec un peu de toile et le moteur en appui. Nous arrivons à la nuit tombante, le mouillage est plein et nous mettons du temps à trouver notre place, finalement nous mouillons par 22 m de fond, loin de tout ! Une rapide plongée nocturne entre les méduses pour aller couper ce satané filet de patates qui nous empêche de passer de marche avant en marche arrière et qui nous a fait craindre le pire pour l'inverseur du moteur. Double dose de whisky et au lit.
Mercredi 22 septembre Porto Kayio - Methoni, 54 MN, vents d'W à NW 15 à 20 nœuds, mer forte, beau temps avec passages nuageux. La nuit fut un peu agitée... Combats contre les moustiques, combat désespéré contre le roulis qui se calme finalement ! La météo annonce du vent d'WNW force 3 à 4, c'est le moment d'avancer... Nous franchissons le cap Tainaron réputé farouche au moteur... c'est le cap le plus méridional d'Europe continentale après celui qui est au sud de la Sicile, latitude 36°23,20'N. Puis le vent fraîchit et le reste de la journée sera dur pour le moral : vent de face en permanence malgré les changements de cap, mer formée et courte rendant la progression lente et pénible. Télémaque retombe violemment dans les trous, le gréement vibre, bateau et équipage souffrent ! Le pilote est dépassé, c'est donc au barreur de se faire rincer d'eau salée en limitant les coups dans cette mer agressive. Vers 19h30, tout le monde est crevé mais nous atteignons Methoni, c'est superbe et consolant. Un bon apéritif à nouveau, pâtes carbo. et au dodo vite vite...
Jeudi 23 septembre Methoni - Pilos, vents de NNW à NW 5 à 10 nœuds, mer peu agitée mais houleuse, beau temps avec quelques nuages. Le mouillage est encore plus beau le matin que le soir, la tour édifiée par les Turcs éclairée par les premiers rayons du soleil devient dorée, superbe ! Mais il faut déjà partir, une courte étape pour rallier Pilos afin de se reposer, refaire le plein d'eau et de vivres et tenter d'achever les réparations avant que les vents de sud promis par la météo ne nous emmènent à Zante au portant. Pilos est un autre port fantôme, construit à la hâte grâce aux subventions de l'UE et jamais terminé par les grecs, bref, avis aux investisseurs éventuels... L'abri est très bon et il y a toute la place voulue. Nous passons un après-midi calme, entre taverne, sieste, courses et atelier d'électronique...  Le tableau moteur est séché, un des cadrans est réparé, mais l'autre semble définitivement HS. Du coup nous devons reconfigurer notre centrale électronique et le pilote. Bonne nouvelle, toutes les sources météo annoncent du vent de sud, la remontée au nord vers Zante devrait enfin nous offrir un peu de portant.
Vendredi 24 septembre Pilos - Zante, 63 MN, vents de S à SW 15 à 25 nœuds, mer agitée, beau temps mais passages nuageux. Départ matinal, une petite heure de moteur avant que le vent ne rentre et c'est parti. Rapidement nous envoyons le spi, le vent monte et la vitesse avec ; 7, 8, 9 puis 10 nœuds, le bateau est un vrai délice à la barre. Virginie tente de pécher un maquereau "olympique" ! Nous décidons de rentrer le spi avant le déjeuner pour calmer le jeu et mettre le pilote. Un nuage nous surprend pendant la manœuvre, le vent monte subitement à 25 nœuds, le bateau part au lof, bôme dans l'eau, spi dans l'eau et tout le monde accroché où il peut. Télémaque est couché sur le côté comme un vulgaire dériveur (pardon pour les régatiers en dériveur) pendant plusieurs longues secondes... Impossible de récupérer l'affaire, nous larguons le bras, puis l'écoute et voila notre spi qui s'en va à des dizaines de mètres du bateau qui reprend son assiette normale. On se pose et on compte l'équipage, tout va bien, pas de blessés, reste à récupérer notre voile, sous les yeux d'un cargo de passage qui doit trouver le spectacle assez amusant ! La fin du parcours, sous génois cette fois, sera plus calme, on range l'intérieur où tout a volé, et arrivée vers 17h00 à Zante. Une journée pleine d'émotions...
Samedi 25 septembre Zante, temps couvert avec éclaircies. Journée de repos en attendant nos invités, qui se transforme en festival de manœuvres.. La météo est de toute façon peu encourageante ; force 7 avec orages. On se dit qu'on a bien fait d'avancer hier ! Un premier catamaran de 11 m essaie de venir s'amarrer alors que le capitaine est seul à bord et que le vent souffle fort. Nous sommes plusieurs à lui prêter main-forte et la gymnastique finit bien, à la troisième reprise nous parvenons à l'accoster sans bobos ni casse. Puis c'est une imposante vedette de croisière touristique qui rate par trois fois sa manœuvre. A la troisième reprise le monstre d'acier vient dériver à 2 m de notre étrave, emportant au passage le mouillage de nos deux voisins et tendant la chaîne de Télémaque à l'horizontale. Virginie est à la barre, moteur en marche avant pour empêcher le bateau de reculer contre le quai. Miracle, la chaîne se détend tout à coup, notre mouillage est libre alors que nous étions prêts à le sacrifier pour éviter d'arracher l'avant du bateau. Nos voisins par contre ont souffert, mouillages perdus, taquets arrachés, coques abîmées... Renseignements pris il semblerait que le capitaine avait forcé sur la dose de remontant... En tous cas une belle frayeur pour les trois voiliers qui ont bien faillis êtres écrasés contre le quai ! Une fois de plus nous constatons l'incompétence des "coastguards" grecs, admirant le spectacle en pantalon blanc bien en retrait du quai pour ne pas se faire mouiller par les embruns... Consternant.
Dimanche 26 septembre Zante, orages et pluie. Journée d'orages, de pluies diluviennes (cette fois ci tout était protégé et rien n'a souffert !). La mauvaise nouvelle du jour ; le vol de nos invitées a été annulé pour cause de mauvaise météo et nous devons donc trouver un nouveau moyen de les faire venir jusqu'à nous le lendemain. Ils passeront finalement par Athènes depuis Corfou pour nous rejoindre, quel périple... !
Lundi 27 septembre Zante, beau temps avec passages nuageux. Cette fois c'est le jour J pour Virginie qui attend sa maman et sa cousine. La journée est calme - pas d'accidents de vedettes, pas de manœuvres, pas de coup de vent ni d'orage, pas de réparations... !!! Nous accueillons donc nos invités comme il se doit, apéro géant et dîner de fête !
Mardi 28 septembre Zante - Céphalonie (Eufimia), vent de N, 0 à 5 nœuds, mer peu agitée, temps pluvieux. La mer est plate, du jamais vu depuis des semaines !! Forcément le vent est faible ou nul mais naviguer sur une mer plate c'est beau !!! Du coup on essaie quand même, grand-voile, génois, le vent refuse, mollit... on recommence, non tant pis ce sera pour une autre fois... Contact, moteur, ça tourne, direction Eufimia, sous la pluie !!! Soirée humide, l'hygromètre flirte avec les 90 % d'humidité, chauffage en route nous noyons notre chagrin... !!!!
Mercredi 29 septembre Eufimia - Fiskardo -  Lefkas (Sivota), 25 MN, vent variable faible, puis NW 15/20 nœuds, mer belle puis agitée, beau temps. La pluie a laissé place au ciel bleu, le temps de se sécher un peu et on se met en route dans le chenal d'Ithaque. Tentative à la voile mais le couloir est étroit et le vent capricieux, la girouette perd la boule et c'est Volvo qui prend le relais pour aller déjeuner à Fiskardo. Un bon gros bateau de touristes nous déloge en plein apéro et après le déjeuner il nous faut vite quitter notre place car les bateaux rentrent de plus en plus nombreux et nous craignons de ne plus pouvoir sortir notre ancre. Café et on hisse, grand-voile puis génois, un ris et trois tours d'enrouleur plus tard Télémaque file à 8 nœuds vers Levkas. Nous atteignons le superbe petit port de Sivota en un peu plus d'une heure, un vrai régal ! Mouillage, amarrage cul au quai et baignade pour tout le monde.
Jeudi 30 septembre Fiskardo - Lefkas (ville), 17 MN, vent de NW 5 à 10 nœuds, mer peu agitée, beau temps. Une halte baignade sur l'île d'Onassis, Scorpio, superbe mouillage mais vite encombré par un puis deux, trois, quatre, cinq voiliers... on sortirait presque les pare-battages... Tant pis, on s'en va, direction le chenal de Levkas entre les marais salants.
Vendredi 1er octobre Lefkas - Préveza, 10 MN, vent NE faible, mer belle, beau temps. Nous partons franchir le pont basculant a près un café au soleil d'une terrasse. Ce pont n'ouvre qu'aux heures rondes, d'abord les bateaux qui vont vers le nord, puis ceux qui vont vers le sud. Le préposé referme la porte derrière nous, ouf, on a failli attendre une heure de plus ! Préveza ou Paxos, Paxos ou Préveza... conciliabule à bord, ce sera finalement Préveza. Nous entrons rapidement dans le chenal où nous affrontons les courants les plus forts jamais rencontrés depuis le départ - plus de 2 nœuds dans le nez ! Cette difficulté est vite franchie et nous amarrons Télémaque au quai public à l'heure du déjeuner. L'après-midi est consacrée aux balades, siestes, et visite d'une éventuelle marina d'accueil pour Télémaque pour hiverner... Et oui car le temps passe et la météo n'a pas été clémente en septembre ; aurons-nous le temps de ramener le bateau en France... ???
Samedi 2 octobre Préveza, beau temps. Journée à terre - au programme culture et balades. Nous visitons non sans mal le site de Nikopolis, puis déjeuner et baignade dans la superbe crique de Parga avant d'aller déposer nos visiteurs à Igoumenitsa pour prendre le ferry direction Corfou. C'est la fin des vacances pour eux et un petit peu pour nous aussi finalement. Nous nous retrouvons à deux, une fois de plus nous avons un peu le cafard mais celui ci se dissipe vite autour d'une bière en regardant les prévisions météo qui sont des plus optimistes !!!
Dimanche 3 octobre Préveza - Paxos (Port Gaios), 34 MN, vent de NE puis NW à W environs 5 nœuds, mer peu agitée, beau temps. Départ, poussés par un bon petit vent de NE qui nous déhale à plus de 6 nœuds mais qui mollit vite, trop vite... !!! Nous finissons la traversée en tentant une entrée par la passe sud de Port Gaios ; 3 mètres de fond, puis 2,7 m, 2,5 m, ça n'ira pas plus haut, nous passons (allez on avoue le temps était calme et nous étions à 1 nœud au moteur !). Il nous reste un bon après-midi de loisirs, balades dans la ville déserte (c'est dimanche) et repos. Soirée calme à bord de Télémaque, la nuit elle sera plus agitée car le vent de SE vient perturber tout le port,, peu abrité de ces vents. Les motos qui passent sans cesse devant le bateau n'arrangent rien, peu de sommeil, donc.
 Lundi 4 octobre Paxos (Port Gaios) - Paxos (Lakka), 12 MN, vent de SE 15 nœuds mollissant puis NE 5/10 nœuds, mer agitée se calmant, beau temps. Un tour de l'île sous génois seul, fainéantise oblige, et nous voici revenus à Lakka. Ce superbe mouillage que nous avions découvert sous les orages en arrivant en Grèce début juin nous offre aujourd'hui une eau turquoise à 24 degrés et un ciel magnifique. Baignade, lecture, sieste et balade à terre pour préparer la longue traversée de demain.
Mardi 5 octobre Paxos (Lakka) - Le Castella (Italie), 157 MN, vents de SE 10/15 nœuds, puis NW 10 nœuds, mer peu agitée à agitée, beau temps. Il est temps de quitter la Grèce ! Nous y aurons passé près de 3 mois au total, de la mer Ionienne à Castellorizo en passant par le golfe Saronique, la mer Égée, la Crète et le Péloponnèse... Un beau périple tout de même ! Virginie est un peu triste, les beaux "costguards" et leurs 4x4 Nissan tout neufs vont lui manquer ! La pizza nous attend, ne perdons pas une minute, les conditions sont annoncées clémentes alors en route ! Nous trouvons du vent eu départ de Paxos, du SE alors que la météo prévoyait du NE mais dans tous les cas c'est du portant ! Tant mieux car un courant contraire de 0,5 nœud nous ralenti. En fin d'après midi le vent mollit, puis tombe franchement. Il est temps de mettre le moteur à contribution. La nuit est calme, presque trop - quelques rencontres (paquebots de croisière et navires de commerce) en approchant des côtes italiennes en début de journée nous font manœuvrer un peu. Je crois même apercevoir un sous-marin tracté par un gros remorqueur, mais c'est peut être un hallucination de fin de nuit ! Nous pensions atterrir à Crotone mais finalement nous décidons de pousser jusqu'à Le Castella pour gagner du temps, la Calabre ne nous attire guère et le plus vite nous serons en Sicile le mieux ce sera. Arrivée à Le Castella à l'heure du déjeuner, nous faisons trois fois le tour de la ville pour trouver LA pizzeria ouverte et goûter à nouveau à ce petit plaisir italien ! Puis grosse sieste et travaux divers, inutile de dire que la soirée est courte, nous sommes d'autant plus rapidement au lit que nous avons perdu une heure (décalage horaire).